• Keyti Braun (Katie Brown) (1887- 1955)
  • Zalman Shneour (1887-1959)
  • Yehezkel Kornhandler
  • Sholem Aleychem (1859-1916)
  • David Pliskin (1889-1942)
  • Hirsh Glik ((1922-1944)
  • Israël Tsendorf (1902-1941)
  • Charles Hollinger
  • Ephraïm Kishon

KEYTI BRAUN (KATIE BROWN) (1887- 1955)

Née Gitl Bakan, à Ulanów, en Galicie occidentale.  Son éducation est  religieuse et elle fréquente l’école élémentaire. A l’âge de 12 ans, elle déménage à Londres avec ses parents. Tout en étant ouvrière, elle participe au théâtre yiddish. Elle écrit pour le Di tsayt, l’Ovend-blat, le Familyen-fraynd et le  Di post, ainsi que de nombreuses pièces de théâtre. Entre autres livres, elle écrit : Lakh oyb ir vilt, humoristishe skitsn (riez si vous le voulez, sketches humoristiques) paru à Londres en 1947, dont '' Forndik nokh Brayton'' est un extrait.

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Forndik nokh Brayton
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Zalman SHNEOUR (1887-1959) 

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Yehezkel Kornhandler

Yehezkel Kornhandler naît à Varsovie en 1899.

De juillet 1919 à juillet 1922 : il effectue son service militaire dans l’armée polonaise.

En Septembre 1922 il quitte la Pologne.

A partir de 1923 il s’installe à Paris.

1924 : collabore à l’hebdomadaire de Leipzig «Unzer Lebn ».

A partir de 1927, il mènera pendant 45 ans des excursions hebdomadaires connues sous le nom de « Bakent aykh mit Paris » (faites connaissance avec Paris).

En 1939, il est engagé volontaire dans l’armée française.

Après la démobilisation, il fait partie d'un groupe juif de résistance.

D’octobre 1942 à Octobre 1943, il est interné aux camps de Rivesaltes et de Pont l’évêque.

Il sera décoré de la « médaille commémorative française de la guerre », marquant sa participation active durant la Seconde Guerre mondiale.

Sholem Aleychem (1859-1916)

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Sholem Aleychem
Un des textes les plus savoureux de Sholem Aleychem ou comment représentant des Kasrilevker, cette bourgade imaginaire du yiddishland vient à Paris proposer à Rotschild la vie éternelle
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David Pliskin (1889-1942)

Né à  Plisa dans la région de Minsk, en Russie

 

Il a étudié au heder. Orphelin à 10 ans, il est élevé par des proches. En 1910, ils l’envoient à Londres, où il apprend la confection

Il est actif dans le mouvement des Poale Tsion à Londres jusqu’en 1917.

Pendant la révolution, il repart en Russie et participe à la guerre civile en Ukraine.

Il arrive en Pologne en 1919 et  reste à  Varsovie jusqu’en 1924. Il vit ensuite à Paris jusqu’à l’occupation.

Il débute avec  un poème dans le journal ‘’ Di Tsayt’’ à Londres en 1910. Il publie ensuite des poèmes, des histoires pour enfants dans le ‘’Di Tsayt’’, le ‘’Ovnt Nayes’’, le’’ Arbeter Tsaytung’’, ‘’Fraye Yugnt’’, des journaux littéraires, et d’autres, le ‘’Arbeter Shtime’’, le’’ Parizer Bleter’’, ‘’Parizer Shriftn’ ’ et le  ‘’Parizer Zhournal’’.

 

 Le 16 juillet 1942, il est arrêté et envoyé à Drancy d’où il sera déporté à Auschwitz et assassiné en Septembre 1942.

 

Extraits du recueil de poèmes : Vunderland

דער לאָמפּן צינדער

 

 װען עס קומט דער לאָמפּן- צינדער צינדט אין גאַז אָן די לאַמטערן ,

לױפֿן נאָך אים אַלע קינדער

און זײ שרײַען:  לאָמפּן –צינדער,

האָסט פֿאַרגעסן װאָס צו טאָן .

ווען מען צינדט די לאָמפּן אָן

צינדט מען אָן פֿאַראײנס די שטערן.

 

מיט אַ שמײכל צו די קינדער

בלײַבט דער לאָמפּן- צינדער שטײן

און ער רעדט צו אַלע קינדער:

איך בין דאָך אַ לאָמפּן –צינדער

איך װאָלט גערן, זײער גערן

אָנגעצונדן אַלע שטערן

נאָר מײַן שטעקן איז צו קלײן

L’allumeur de réverbères

 

Quand  arrive l’allumeur de réverbères,

Il allume les luminaires dans la rue ,

ettous les enfants lui courent après

en criant : - Allumeur de réverbères

Tu as oublié ce que tu devais faire.

Quand on allume les luminaires

On allume aussi les étoiles.

 

Souriant aux enfants,

L’allumeur reste figé

et  s’adresse à tous les enfants :

-Je ne suis qu’un allumeur de reverbères

J’aurais bien voulu, de tout mon coeur

allumer toutes les étoiles,

Mais  mon bâton ne les atteint pas.


Charles Hollinger

 

Auto-portrait

Je suis né le 3 janvier 1890 à Starozhinets, en Bucovine. Je suis né, comme tout le monde, dans un lit, mais pas un lit comme tous les lits!!

Parce que là- bas, tous les lits avaient  quatre pieds, mais le mien  n’en avait que trois.

Un des pieds était, le pauvre paralysé par son grand âge, et j’avais dû me contenter d’un tonnelet en lieu et place  d’un pied. Malgré que mon père Shmouel ait été chapelier, je suis né  sans casquette. A l’âge de huit ans, ma mère Léa est décédée et,  à dater de ce jour j’ai commencé ma carrière d’humoriste. Malgré que la mer n’ait pas été un obstacle pour moi, je suis cependant arrivé  à sec dans l’Amérique fluide  de l’époque, avec un lourd bagage de blagues .Et partout où je suis passé, je n’ai jamais été  en manque d’ennuis. Je n’ai jamais non plus été seul, parce que ma malchance m’a toujours accompagné, a roulé et couru avec moi. Je me suis marié pour rire mais je me suis séparé très sérieusement.

Mes chers enfants si je ne vous laisse pas d’argent, cependant je vous léguerais mes livres et mes livres vaudront plus que de l’argent, parce que l’argent s’envole,  mais mes livres resteront toujours posés  à leur  place !

Votre Charles Holliger (Shabtai Zakhotski)

 

 

Extrait de "Pilen tsum lakhn"- Charles Hollinger -1924

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Hirsh GLIK ((1922-1944)

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Hirsh Glik et l'hymne des partisans
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Israël Tsendorf (1902-1941)

Israël Tsendorf est né le 19 mai 1902 à Lodzh dans une famille hassidique. Il  fréquente le  heder et la yeshiva.  A l’âge de 16 ans il travaille comme imprimeur, fréquente le mouvement révolutionnaire, lit beaucoup commence  à écrire des poèmes et des écrits illégaux. (Pour lesquels il  ira en prison).

 

Il fait partie de toute cette jeunesse insatisfaite passée des rangs de la yeshiva aux mouvements ouvriers dans une Pologne tourmentée sous un  régime autoritaire.

 

En 1933, il publie un recueil de poèmes ‘’ Royte bafeln’’ à Dantzig, ville libre parce qu’Il n’aurait pu le publier en Pologne. Son style réaliste, tranchant avec le romantisme ambiant provoque un scandale dans les cercles bundistes.

 

En 1933, il arrive à Paris. La situation est très différente de la Pologne et il se sent comme une plante déracinée. Il collabore au journal ‘’Naye Presse ».

 

Il se marie, a un enfant et fréquente par intermittence les cercles littéraires. Puis il s’investit dans les activités culturelles  du cercle ouvrier juif de Belleville (Belvil arbeter-klub -Bak) jusqu’en 1936. Le club sera dissous du fait que  presque  tous les participants seront partis sur le front d’Espagne.

 

 

 

Le 14 mai 1941, il est interné à Pithiviers. On raconte qu’il a couru après le bus qui devait l’amener à Pithiviers, parce qu’il avait reçu la convocation et qu’il était arrivé en retard.

 

A Pithiviers, il écrit des poèmes  dans un cahier qu’il parviendra à faire passer à l’extérieur. Il continue à donner des conférences et  s’adonner  à des activités culturelles. Il y écrira entre autre ‘’Undzer mut iz nit gebrokhn’’ (Notre courage n' est pas brisé), le chant de Pithiviers mis en musique par M. Zemelman. Il sera déporté la même année.

 

Undzer mut iz nisht gebrokhn,
s'iz dos leben vundersheyn.
S'klingt fun vaytn shoyn nitsokhn,
iber alts vos iz gemeyn

 

Zet die velt zi blit shoyn vider,
vi yedes yor yedn may.
Yid un mentsh zey zaynen brider ,
s'muz di velt dokh vern fray.

Inderheym dort vayb un kinder,
veln undz dokh vider zen.
Undzer mut vet vayzn vunder,
un der nes vet dokh geshen.

S'iz tsu alt shoyn di geshikhte,
fun has tsvishn krist un yid.
Shrayt dos harts es iz nisht rikhtig,
indroysn s'feld far ale blit.

Hekher hekher fun barakn,
hoybn zol zikh undzer lid.
Far ale vert dos feld tseakert,
un far ale der korn blit

 

אונדזער מוט איז נישט געבראָכן

ס'איז דאָס לעבען װוּנדערשײן

ס'קלינגט פֿון װײַטן שױן נצחון

איבער אַלץ װאָס איז געמײן

 

זעט די װעלט זי בליט שױן װידער

װי יעדעס יאָר יעדן מײַ

ייִד און מענטש זײ זײַנען ברידער

 ס'מוז די װעלט דאָך װערן פֿרײַ

 

אינדערהײם דאָרט װײַב און קינדער

װעלן אונדז דאָך װידער זען

אונדזער מוט װעט װײַזן װוּנדער

און דער נס װעט דאָך געשען

 

ס'איז צו אַלט שױן די געשיכטע

פֿון האַס צװישן קריסט און ייִד

שרײַט דאָס האַרץ עס איז נישט ריכטיג אינדרױסן ס'פֿעלד פֿאַר אַלע בליט

 

העכער העכער פֿון באַראַקן

הױבן זאָל זיך אונדזער ליד

פֿאַר אַלע װערט דאָס פֿעלד צעאַקערט

 און פֿאַר אַלע דער קאָרן בליט

Notre courage n’est pas brisé,

la vie est merveilleuse.

La victoire résonne au loin,

Sur tout ce que nous partageons en commun.

 

Voyez,  le monde refleuri déjà,

Comme chaque année au mois de mai.

Tous juifs et autres hommes sont frères,

Le monde doit être libre.

 

Nous reverrons c’est certain,

femmes et enfants dans nos foyers lointains.

Notre courage fera des miracles,

Qui sans nul doute se réaliseront.

 

Elle ne doit plus être d’actualité,

Cette antique haine entre chrétiens et juifs 

Le cœur hurle qu’il n’y a aucun fondement

Dehors le champ fleuri pour tous.

 

Plus haut, bien plus haut que les baraques

Notre chant s’élèvera

Le champ sera labouré pour tous

Et pour tous le grain poussera.

 

 

 

 

 



GUTER FOYGL

COMPOSE LE 18 SEPTEMBRE 1941 DANS LE CAMP DE PITHIVIERS

GUTER FOYGL

 

O nem mayne briv guter foygl,

Mit dayne fligl zolstu zey bashitsn.

Vest derkenen ire shvartse oygn,

In velkhe s’ tut a troyer zitsn.

 

 

Zog ir kh’ hob lang zey shoyn ongeshribn,

Oyf der brust zey getrogn,

Nor kh’hob gehoft: vegn mayn libe

aleyn tsu kumen un ir zogn.

 

 

Nor vey , s’ vert der tsoym do alts hekher

Un mayne verter muz men mestn,

Mayn guter foygl vos iber dekher,

Zog es ir oyb du zet ir.

 

 

Es vet mayn harts dayn veg bavakhn,

Guter foygl tseshpreyt di fligl-

Zi vart oyf dir zi iz vakh nokh,

Zolst ir mit mayn grus farvign.

 

גוטער פֿױגל

 

אָ נעם מײַנע בריװ גוטער פֿױגל,

מיט דײַנע פֿליגל זאָלסטו זײ באַשיצן.

װעסט דערקענען אירע שװאַרצע אױגן,

אין װעלכע ס' טוט אַ טרױער זיצן.

 

 

זאָג איר כ' האָב לאַנג זײ שױן אָנגעשריבן, אױף דער ברוסט זײ געטראָגן,

נאָר כג'האָב געהאָפֿט : װעגן מײַן ליבע אַלײן צו קומען און איר זאָגן.

 

 

נאָר װײ ס' װערט דער צױם דאָ אַלץ העכער

און מײַנע װערטער מוז מען מעסטן,

מײַן גוטער פֿױגל װאָס איבער דעכער,

זאָג עס איר אױב דו זעט איר.

 

 

עס װעט מײַן האַרץ דײַן װעג באַװאַכן, גוטער פֿױגל צעשפּרייט די פֿליגל

זי װאַרט אױף דיר זי איז װאַך נאָך,

זאָלסט איר מיט מײַן גרוס פֿאַרװיגן.

Gentil oiseau

Oh, emporte mes lettres, gentil oiseau

Tu les protégeras de tes ailes

Tu reconnaitras ses yeux noirs,

embrumés de  tristesse.

 

Tu lui diras: je les ai écrites  depuis longtemps,

Je les ai portées près de mon cœur.

Mais j’espérais  venir moi-même le dire à mon aimée.

 

Mais tout comme la barrière se fait plus haute,

Et que je doive mesurer mes mots.

Mon bel oiseau qui survole les toits,

Dis le lui si tu la vois.

 

Mon cœur veillera sur ta route,

Gentil oiseau déploie tes ailes.

Elle t’attend, veillant encore,

Que mon salut l’apaise.

 

 

Ephraïm Kishon

 

Ephraïm Kishon (1924 - 2005), fut  un écrivain, journaliste, chroniqueur, réalisateur et scénariste satirique israélien.

Né Ferenc Hoffmann dans une famille juive bourgeoise et assimilée de Budapest, en août 1924, il étudia la sculpture et la peinture, avant de se lancer dans la satire et le pamphlet.. Après 1944 il fut enfermé dans plusieurs camps de concentration. Il n'y survécut que par miracle : si, dans l'un d'eux, c'est son habileté aux échecs qui lui valut les bonnes grâces du commandant, joueur féru, dans un autre, les Nazis alignaient les prisonniers, et les décimaient littéralement, tuant chaque dixième prisonnier. Il n'eut que la chance de ne pas être le dixième.
Il écrira plus tard dans son livre Le bouc émissaire : « Ils ont fait une erreur — Ils ont laissé un satiriste en vie. »

Après la Shoah, il gagna sa vie sous le régime stalinien, en tant que journaliste d’une publication satirique en faveur du pouvoir communiste. Il saisit la première occasion pour quitter la Hongrie avec son épouse et émigrer en Israël. Il fut inscrit à l'office de l'immigration sous le nom d'Ephraïm Kishon.

 Kishon acquit ses premiers rudiments de la langue hébraïque avec une rapidité remarquable, et  consacra une année entière à l’étude approfondie de l’hébreu.

Kishon publia son premier ouvrage  en décrivant avec humour, sous forme de saynètes, les premiers pas d’un nouvel immigrant. En 1976, Le livre fut traduit en yiddish, portant le titre de  « Kishon, du lakhst ».

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A bisele derekh -erets
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